Pour commencer, il y a plusieurs éléments :
- La situation Russe dans la Baltique n’est pas favorable : une enclave (St Pétersbourg) et une exclave (Kaliningrad) et entre les deux, des pays membres de l’OTAN. Il y aurait plusieurs façons de changer cette situation pour le mieux mais la Russie a plutôt choisi le revanchisme.
- Rappelons que les pays Baltes avaient le droit de choisir de devenir des membres de l’OTAN (La Charte de Paris pour une nouvelle Europe, p. 4 : « Dans ce contexte, nous reconnaissons pleinement aux Etats la liberté de choisir leurs propres arrangements en matière de sécurité. »). Un non de la parte de l’OTAN aurait signifié qu’on avait laissé ces pays dans la sphère d’intérêt de la Russie ; option impossible).
- Les pays Baltes ont une profondeur stratégique extrêmement faible. En cas d’attaque russe (on ne discute pas la probabilité) l’OTAN a besoin de réagir très vite ; si non, il serait trop tard. Dans ce cas, l’OTAN aurait à choisir entre l’abandon ou une escalade vers une guerre généralisée OTAN – la Russie.
- Afin de renforcer un pays Balte, l’OTAN a besoin de transférer le territoire suédois – la route plus au sud est directement menacé par les missiles sol-air modernes à Kaliningrad.
- Pour contrer cette situation, il est probable que la Russie utilise une stratégie dite A2/AD en prenant les îles Åland, Gotland et Bornholm. Surtout le Gotland lui donnerait la possibilité d’une maîtrise mer – air dans presque la totalité de la Mer Baltique. Les routes vers les pays Baltes seraient effectivement bloquées. (Il y a bien sûr des autres possibilités d’action Russe.) Il faut signaler que la défense gotlandaise est très faible et que la Suède n’est pas membre de l’OTAN.
- Dans ce cas, l’OTAN a le choix entre l’abandon ou la stratégie américain dite all domain access. Le résultat en sera une escalade importante.
- La situation pour les Anglais après la perte de HMS Ocean est très difficile. Ils n’ont plus des armes nucléaires sous-stratégiques et ont donc à choisir vers une escalade vers un échange nucléaire stratégique ou abandonner. Je comprends que dans ce film ils ont choisi la dernière action. Ce qu’en soit réduit l’effet dissuasif des armes nucléaires britanniques.
- Cette situation montre bien l’importance pour la France de garder sa capacité sous-stratégique avec l’ASMP ou un successeur. (Voir mon article dans RDN No 782 été 2015).
- La situation est comme une image de miroir de la crise de Cuba sauf le fait triste que cette fois, le jeu se fait toute près de la Russie.