Voici quelques conséquences qui vont apparaître si la France supprime son système de porte-avion :

1. L’évolution stratégique en Europe n’est pas propice au désarmement – au contraire. La défense européenne en sera gravement affaiblie.
2. Le signal politique est désastreux – au lieu de se reformer, la France choisit de sacrifier un atout stratégique important.
3. La Marine Nationale perd son rang parmi les grandes marines ; elle ne sera plus une marine complète.
4. Le partenariat important avec l’aéronavale américain disparaitra. Moins d’influence chez les américains, moins d’influence dans l’Océan Indien.
5. Un savoir-faire industriel et opérationnel disparaitra pour toujours.
6. La France sera globalement un partenaire navale moins intéressant. Cela sera surtout vraie vis-à-vis les britanniques. L’influence française sera réduite.
7. Le gouvernement perd l’outil de diplomatie naval par excellence. Grâce à sa visibilité, un PA est plus dissuasif qu’un SNA dont la présence est plus diffuse et virtuelle. Un PA à l’horizon se comprend, même par le dictateur le plus bête.
8. La capacité des frappes contre la terre dans la durée disparaitra et sera plus limité même dans une opération brève ; l’avion est plus flexible d’un missile, il peut frapper plus loin, plus souvent (un missile = une frappe !) et a plus de capacité d’éviter du dommage collatéral.
9. La défense aérienne d’une zone d’opérations sera affaiblie.
10. La capacité de projection de forces (surtout à partir d’un BPC) sera sérieusement affaiblie. Il n’y aura pas de défense aérienne pour des hélicoptères ou des chalands de débarquement. Il n’y aura pas d’appui aérien rapproché.

Le nouveau livre blanc suédois – ou rapport du « Comité chargé de préparer la défense » dans une traduction littérale – a été publié le 15 mai 2014. Il aurait dû être publié fin mars, mais la crise en Ukraine a complètement bouleversé le paysage sécuritaire suédois. Le comité avait en conséquence reçu un sursis.
Le présent article contient deux parties. La première est une brève présentation du résultat du comité, basée sur des articles de presse. La seconde est un discours du ministre de la Défense, Mme Karin Enström, tenu le 15 mai à l’occasion d’une grande conférence internationale de l’Académie royale des sciences de la guerre sur la pensée militaire du XXIème siècle. Pour des raisons pratiques, la version anglaise est retenue. Dans le contexte politique actuel, ce discours doit fidèlement présenter la politique du Gouvernement.

Lire l’article sur http://www.strato-analyse.org/fr/spip.php?article270&lang=fr

Introduktion

I den första ljudfilmen om De tre musketörerna förekommer en scen där en rådgivare sticker in huvudet till kardinal Richelieu och säger ”Sire, vet ni att det trettioåriga kriget just börjat”?[2]

Det kunde naturligtvis inte kardinalen veta – det var först i efterhand som det stod klart att kriget, som börjat 1618 i Prag, skulle bli så långt. Det tog dessutom lång tid innan krigets politiska konsekvenser blev tydliga. Skeendet kan illustreras av ett uttalande av Winston Churchill: ”Tro aldrig, aldrig, aldrig att ett krig kan vara lätt och utan överraskningar….”[3]

Denna artikel är några år gammal men aktuell på nytt i samband med Ukraina-krisen

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La crise de Crimée a forcé le gouvernement suédois à changer sa politique de Défense. En même temps, la coopération avec la Finlande est encore plus importante.

 La Suède

Le gouvernement suédois de centre-droit approche de la fin de sa deuxième période de quatre ans. Le premier ministre – M. Reinfeldt – a changé la nature de son parti de « modérés d’une force de droite » à un parti centriste, plutôt à gauche qu’à droite : « le nouveau parti travailliste ». Une de ses axes fut de se défaire d’une image de partisan d’une défense forte et de prendre la position contraire. Le résultat est que la défense suédoise – selon son CEMA – pourrait être en mesure de défendre quatre lieux suédois pendant une semaine maximum. Une déclaration qui a fait pas mal de bruit.

Le gouvernement, surtout par la voix du ministre des affaires étranger M. Bildt, a violemment réagi contre le comportement russe vis-à-vis l’Ukraine. Il y a au moins deux raisons à cela. La première découle d’une politique traditionnelle. Pour la Suède, petit pays sans alliances militaire, le bon ordre international est très important. Une situation contraire, où les grandes puissances commencent à dicté la politique aux petits et de forger des alliances et contre-alliances est très dangereux. La mémoire de 1914 nous le montre clairement.

Lire la suite sur

http://www.strato-analyse.org/fr/spip.php?article267&lang=fr

Denna artikel skrevs hösten 2010 för IFAS. Med tanke på utvecklingen har den fått förnyad aktualitet.

Introduction

La sécurité européenne suscite maintenant un intérêt grandissant. La Russie a proposé, dans des termes un peu flous, la négociation d’un traité européenne de sécurité (TES). Les États-Unis et la Russie viennent de négocier un nouveau traité START qui va fortement réduire le nombre des ogives nucléaires et ses vecteurs. L’OSCE semble se réveiller avec le procès dit de Corfou pour les négociations des nouvelles mesures de contrôle de l’armement,  de confiance et de sécurité.[1] Le nouvel ambassadeur américain,  Ian Kelly, au sein de cette organisation a reçu l’ordre de Mme Clinton : « Make it [l’OSCE] work !» [Faites la marcher!). Il y aura un sommet de l’OSCE à Astana (Kazakhstan) les deux premiers jours de décembre 2010[2], le premier après celui d’Istanbul en 1999.[3]

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Svenskt  marinstrategiskt tänkande – en återblick med sikte på framtiden

Summary

In the middle of the 19^th century, the Royal Swedish Navy was in a very bad shape. However, during the years around the turn of the century, 19^th to 20^th, the Navy was able to acquire for its time modern ships. At the same time, naval officers laid the foundation for a Swedish naval strategic culture that, basically, was valid until the end of the Cold War. The main aspects of this culture were:

• Strategic defense against invasion from the sea – with a mix of offensive and defensive tactics that varied over time;
• Fleet in being using the archipelagos as protection;
• The main target was to be the enemy’s transport ships, not his main naval force;
• Strategic cooperation with the army and air force while, especially the army, saw the navy as a subordinate force;
• A vocation to defend Sea Lines of Communication that was not accepted by the Commander in Chief or by the politicians – except during the two world wars.

The thinkers of the navy have been influenced from abroad, mainly: Colomb, Corbett, Castex, and to some extent Mahan. Influent naval officers have studied at US Naval War College or its French counterpart.

Today, this culture is not valid. The navy has to develop a new culture where naval diplomacy, protection of Sea Lines of Communication, power projection, and cooperation with international and national actors are of prime importance. However, the classic strategic language – presence, sea control etc. – are still basically valid and should be used in the development of a new maritime strategy. In this context, the extreme jointness of Swedish Armed Forces is a problem. It is now necessary for the navy to, while still being part of the joint force, to reunite with the maritime world.

Artikeln har varit införd i Forum Navale

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Voici le brouillon d’un article qui sera publié dans la Revue Défense Nationale

Résumé : pour formuler la stratégie maritime d’un Etat, il faut une forte conscience de la maritimisation de la planète. Pour parler de stratégie navale, il faut avoir une claire perception de la  bipolarité des marines de guerre, outils d’affirmation de l’Etat en mer et de ses intérêts et armée de mer. Pour leur conserver une cohérence d’ensemble, il faut une méthode qu’esquisse l’auteur.

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Anförande vid KKrVA vintersymposium 13/2, 2014.

Inledning

Vad är militärt tänkande? Är det vad militärer tänker eller tänkande om det militära? Det första alternativet för tankarna till Benkt Abrahamsons och Dieter Strands Svensk militär tänker från 1966, som knappast var en hyllning till svensk militär. Det andra alternativet är givetvis det rätta – det handlar om tänkande om militära frågor – något som ofta utförs av civila.

Strategisk kultur kan sägas vara summan av ett lands militärstrategiska erfarenhet. Den strategiska kulturen påverkar vårt sätt att betrakta och tänka om strategiska frågor. Den svenska kulturen präglas av 200 år av fred – en unik erfarenhet – alliansfrihet och neutralitet samt att försvar mot, i första hand rysk, invasion varit huvuduppgiften.

Frankrikes strategiska kultur är å andra sidan starkt präglad av de tre katastroferna 1870, 1914 och 1940 varifrån man dragit slutsatsen: aldrig mer krig på fransk mark; följaktligen utgör kärnvapenavskräckningen grundstommen i försvaret.

USAs strategiska kultur präglas av koloniseringen av Nordamerika och inbördeskriget – det första industrialiserade kriget.

Men vår västliga strategiska kultur har också som gemensam nämnare antiken, renässansen och upplysningstiden.

Det finns olika sätt att klassificera det strategiska tänkandet i skolor. Den historiska skolan, den vanligaste, hittar sin inspiration från krigshistorien. Den tenderar att lägga stor vikt vid moral i betydelsen stridsmoral och offensivanda men bortser ofta från teknikutvecklingens konsekvenser. För att citera den franske strategen Castex leder den också lätt till en sorts intellektuell nirvana. Den materiella skolan bygger sitt tänkande kring teknikens möjligheter, som man ofta sätter överdrivna förhoppningar till: vårt projekt NBF – NätverksBaserat Försvar – är kanske det senaste exemplet.

Andra exempel på kontrasterande tankeskolor är COIN (Counterinsurgency) gentemot konventionell krigföring, ”boots on the ground” gentemot ”bomb them back to the stoneage”.

I det följande skall jag ge några axplock ur den strategiska historien.

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I försvarsskrisens spår har en verklig debatt om ett svenskt medlemskap i Nato kommit igång. Det var på tiden kan man säga. Men det finns många skäl att betvivla att ett medlemskap kommer till stånd. Det politiska motståndet har djupa rötter.

Den svenska politiken bygger på en förhoppning om hjälp om Sverige utsätts för ett allvarligt säkerhetspolitiskt hot. Men förhoppningar kan inte läggas till grund för en strategisk doktrin. Den svenska försvarsdoktrinen måste i stället grundas på egen försvarsförmåga; en förmåga som i sig ökar möjligheterna till stöd. Nu är en helt autonom försvarsförmåga inte möjlig – många resurser måste delas inom en allians eftersom de är för dyra att anskaffa för ett enskilt land: satelliter för kommunikation och spaning, obemannade spaningsfarkoster som Global Hawk (”drönare” på svenska), tankningsflygplan, underhållsfartyg (tankers, transportfartyg etc.) med mera. Tillgången till dessa enablers (”möjliggörare”) är för övrigt ett av de viktigaste skälen till att bli medlem i Nato.

För att undvika misstag: författaren till dessa rader är övertygad om att Sverige borde vara medlem av Nato redan nu. Jag finns för övrigt ”on record” i en ledare i DN från 1999 i just detta avseende. Men – jag tror inte det kommer att ske. Och jag tror att det är farligt att föra försvarsdebatten som om en anslutning till Nato vore trolig. Detta riskerar att bli ett kraftödande sidospår.

För övrigt innebär inte ett medlemskap i Nato en automatisk säkerhetsgaranti. Atlantrådet måste fatta ett enhälligt beslut om att gå i krig för en medlemsstat. Men sannolikheten är givetvis större i det fallet än när det gäller att rädda en stat som inte är medlem.

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Introduction

L’Armée de l’air suédoise joua un rôle primordial dans la stratégie suédoise pendant la guerre froide. Bien evidemment, sa mission prioritaire était de participer dans la défense suédoise contre une invasion du pays. Cependant, plus pertinente que cette mission réelle était son rôle dans la défense virtuelle[1] : de dissuader une ennemie d’une tentative d’invasion. Or, elle avait aussi un autre rôle au sein de la stratégie économique : une armée de l’air nationale et moderne était une preuve de l’indépendance suédoise ce qu’était très importante pour la politique dite de néutralité.

Il faut l’avouer immédiatement – l’auteur n’est pas un aviateur. Le présent article s’appui donc aux sources sécondaires. Elles se composent des travaux faites dans le contexte d’un projet – Försvaret och det kalla kriget (Les forces armées et la guerre froide) – méné au sein du Collège de Défense à Stockholm avec le concours de l’Académie Royale des Sciences de la Guerre ainsi que de l’Académie Royale des Sciences de Marine.

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